Difficile de planifier un voyage en Asie sans évoquer le Japon. Il est sans doute le pays d’Asie le plus connu du monde, et dont la culture s’est le plus répandue dans les pays occidentaux. La bande dessinée avec le manga, l’image populaire du samouraï et du ninja, et bien sûr, la fameuse arme blanche considérée à la fois comme mortelle et une œuvre d’art, le katana, dont le gouvernement japonais régule la production depuis 2012. Cette arme, qui est le résultat de plus d’un millier d’années d’évolution de la technique de forge, déchaîne les passions et bien des légendes circulent à leur sujet : des lames maudites, ou au contraire, forgées par d’anciens maitres forgerons, et à ce titre capable de tout couper, et ainsi de suite. Dans tous les cas, ces œuvres d’art sont gardées précieusement par des collectionneurs, mais aussi dans des musées, et c’est de l’un d’eux que nous allons parler aujourd’hui : le Musée des Sabres Japonais, à Tokyo !
Le musée des sabres japonais
Le Musée des Sabres Japonais, ou « Japanese Sword Museum », est un incontournable des visites culturelles à Tokyo. Vous pourrez y découvrir de nombreuses reliques du passé du Japon, et notamment de l’art militaire. Les sabres construits de nos jours s’appellent des Gendaitō. Il s’agit donc de sabres de qualité, forgés avec des techniques modernes, et toujours avec le même soin et la même précision, que vous trouverez dans des magasins spécialisés comme Artkatana.
Auparavant, tous les katanas ont toujours été fabriqués pour devenir des œuvres d’art, autant d’un point de vue du visuel que du point de vue de l’efficacité, par des forgerons qui voulaient prouver le bienfondé de leur technique de forge. Une seule exception : les sabres Uchigatana, qui marqueront la seconde moitié de l’ère Muromachi (1336 – 1573) par leur qualité médiocre, résultat d’une technique de forge sacrifiant la qualité pour la quantité et d’un acier importé du Portugal et de Hollande de mauvaise qualité.
Au Musée des Sabres Japonais, vous ne trouverez donc aucun de ces sabres, vous pourrez par contre admirer des armes et des armures d’un autre temps, ainsi que d’autres objets faisant partie intégrante de l’histoire du Japon.
De plus, et jusqu’au 8 octobre 2018, vous pourrez découvrir une exposition temporaire sur les techniques de forge du passé, et les comparer à l’actuelle, pour découvrir comment plus de 1 500 ans de travail à la forge pour forger des katanas a pu transformer une arme qui ne ressemblait pas vraiment à la larme recourbée connue aujourd’hui.
Pour ceux qui sont plus intéressés par le maniement de cette arme, plutôt que d’aller l’observer dans un musée, rendez-vous sur cet article publié sur le site Sportweek !
Un peu d’histoire à propos du katana
Le katana ne s’est pas toujours appelé comme tel. À l’origine, l’ancêtre du katana est le tachi. Il s’agissait d’un sabre droit, une lame donc qui n’était aiguisée que d’un côté, et que les forgerons s’appliquaient à rendre droit.
Ensuite, à partir de l’ère Heian (794 – 1185) nait le kotō, un sabre japonais dont la courbure sera travaillée pour rendre la lame plus souple et donc moins facile à briser. Les techniques de forge commencent à se multiplier, mais toutes visent à assouplir la lame pour pouvoir la rendre la plus fine et tranchante possible sans qu’elles se brisent trop facilement en cas de contact avec une surface solide.
Après l’apparition puis la disparition de l’Uchigatana, synonyme d’une période de pauvreté et de la guerre civile d’Ōnin (1467-1477), le renouveau viendra du Shintō, un katana apparu à partir de l’ère Azuchi Momoyama (1573 – 1603). Ces sabres nouveaux utilisent un acier de qualité et des techniques beaucoup plus modernes que celles employées pour le kotō. Enfin, les sabres shin-shintō, qui ne cèderont leur place qu’aux Gendaitō, les sabres que nous produisons aujourd’hui, seront fabriqués en mélangeant toutes les écoles de forge sans distinction pour créer une meilleure façon de fabriquer. Pour plus de détails sur l’histoire du katana, rendez-vous sur cet article du site japon-fr.com.
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